RDC – Tensions politiques : La MONUSCO se prépositionne à Kinshasa en prévision d'éventuels troubles

L'ONU a renforcé les effectifs de ses Casques bleus à Kinshasa en prévision d'éventuelles violences à la suite du report de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué mardi des responsables de l'ONU.

Près de 300 soldats et policiers de la Monusco (Mission de l'ONU en RDC) ont ainsi été transférés de l'est du pays vers la capitale où de violentes manifestations ont fait 49 morts le mois dernier.

"Nous nous préparons à toutes les éventualités et nous avons pris des mesures pour renforcer notre dispositif à Kinshasa", a déclaré le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous.

Il a averti que ces renforts ne seraient probablement pas suffisants en cas de troubles de grande ampleur dans la capitale. "Il faut garder en mémoire que Kinshasa est une ville de près de onze millions d'habitants et que la Monusco n'a ni les effectifs ni le mandat pour assurer la sécurité", a-t-il expliqué.

Le "dialogue national" en RDC a conclu lundi un accord reportant la présidentielle à avril 2018 mais la majeure partie de l'opposition au président Joseph Kabila l'a rejeté.

Le chef adjoint de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), David Gressly, a déclarés mardi avoir pris acte de l'accord politique signé par les parties prenantes au dialogue à Kinshasa.

Le "Rassemblement" de l'opposition congolaise avait appelé à une "journée ville morte" mercredi en RDC pour pousser le président Kabila à partir à la fin de son mandat le 20 décembre.

La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée du président Kabila en 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par des fraudes massives.

Cette crise est exacerbée par l'incapacité des autorités - volontaires, selon les détracteurs du chef de l’État - à organiser la présidentielle avant la fin de l'année.

L'accord politique issu du dialogue renvoie l'organisation de l'élection présidentielle au 24 avril 2018, et le maintien de l'actuel président Joseph Kabila au pouvoir jusqu'à l'organisation des élections. Ce même accord politique prévoit également un Premier ministre de l'opposition pour diriger le nouveau gouvernement qui doit être mis en place dans vingt jours à compter de la date de signature de cet accord.

Benoît BIKINDOU