Gabon – Crise post-électorale : Ali Bongo sous pression pour recompter les voix

Le Premier ministre français, Manuel Valls, est favorable à un nouveau décompte des résultats au Gabon, après la proclamation et les troubles post-électoraux au Gabon.

Face à la situation de crise post- électorale au Gabon, le Premier ministre français, Manuel Valls, a suggéré au président Ali Bongo, un nouveau « décompte » des voix que la « sagesse commanderait », rejoignant ainsi la proposition de l’Union européenne, des Nations unies, des États-Unis et du Canada. Manuel Valls appelle à « un processus électoral clair.

Les observateurs européens sur place ont émis des critiques sur la base de faits objectifs. La sagesse commanderait de faire un nouveau décompte des résultats », a proposé Manuel Valls.

Le premier ministre français a souligné que pour l’heure, la priorité de la France revient à la sécurité de  ses 15 000 compatriotes vivant au Gabon. Il a par ailleurs demandé aux autorités gabonaises que « tout soit fait » pour retrouver « une quinzaine de ressortissants français, dont Paris est sans nouvelles ».  

Du côté de l’opposition gabonaise, Jean Ping tranche que l’apaisement ne peut survenir que « si la vérité des urnes est rétablie et respectée sur la base du comptage des voix bureau de vote par bureau de vote ».

Une hypothèse exclue par le gouvernement gabonais, qui rappelle que cela n’est pas prévu par la loi électorale. Le directeur de la communication de Jean Ping, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, n’est pas de cet avis. Il parle plutôt de « silence juridique », assurant que cela est possible « sans violer la loi ».

Jean Ping demande aussi la reprise des travaux de la Commission électorale, la Cénap, en vue de l’examen des procès-verbaux du Haut-Ogooué où Ali Bongo a gagné avec plus de 90% de voix.

En revanche, l’opposition exclut tout recours devant la Cour constitutionnelle,  qui  ferait « preuve de partialité », selon elle. Ces différents arguments maintiennent le statu quo.

À Paris, un millier de Gabonais ont défilé  pour réclamer  la « reconnaissance de l’élection démocratique » de Jean Ping. Jean-Luc Mélenchon, de la gauche radicale, faisait partie des manifestants.

Bertrand BOUKAKA