Coup d'État en Turquie : Le putsch a échoué, le bilan est lourd

Lancée vendredi soir par une faction dissidente de l'armée, la tentative de putsch a été mise en échec, a annoncé le chef de l'armée par intérim, le général Ümit Dündar devant la presse à Istanbul. On compte un peu plus de 300 morts.

104 putschistes ont été abattus, 1563 ont été arrêtés. Par ailleurs 170 personnes - 41 policiers, deux soldats et des civils - ont été tuées, et 1154 personnes blessées. De nombreux membres du commandement de l'armée ont été pris en otage et emmenés dans des lieux inconnus, assure-t-il.

Depuis l'aéroport d'Istanbul, le président Recep Tayip Erdogan a affirmé que le pays ne vit pas moins que sa "seconde guerre d'indépendance". Il a demandé au peuple de faire obstacle au coup d'état.

En masse, les populations se sont déversées dans la rue, bravant les chars et les soldats qui n'ont pas hésité à tirer dans la foule.

De nombreux hauts responsables militaires s'étaient désolidarisés publiquement des putschistes dans la nuit de vendredi à samedi, dénonçant "un acte illégal" et appelant les rebelles regagner leurs casernes.

Une unité de l'armée turque composée de près de 60 soldats rebelles, qui avaient investi dans la nuit l'un des ponts suspendus enjambant le Bosphore à Istanbul, s'est rendue samedi matin aux forces de sécurité, en direct à la télévision. Environ 200 soldats, retranchés à l'état-major des armées à Ankara, se sont également rendus aux forces de l'ordre.

Les militaires se rendent puis sont arrêtés. 

Au même moment, des avions de chasse turcs F-16 ont bombardé des chars des putschistes déployés aux alentours du palais présidentiel dans une banlieue de la capitale Ankara.

Bertrand BOUKAKA