Côte d'Ivoire: les spécialistes s'emparent de la question du référendum constitutionnel

Le débat sur le référendum constitutionnel annoncé avant la fin 2016 est désormais lancé sur la scène politique ivoirienne. L’ancien président du Conseil Constitutionnel, Francis Vangah Wodié intervenant lors d'une tribune organisée par un média public, s’est interrogé sur son élaboration.

Selon le professeur Francis Vangah Wodié la révision de la constitution  votée à 83% en juillet 2000, sort du cadre juridique pour devenir politique. Et de se demander, comment le président va s’y prendre pour cette initiative.

«Les questions liées à la révision de la Constitution sont prévues et réglées par la Constitution à réviser. Les questions s’attachant à l’élaboration d’une Constitution ne sont pas prévues par la Constitution en vigueur. Puisque la Constitution à élaborer va se substituer à la Constitution en vigueur qui cesse d’exister. De sorte que l’initiative de l’élaboration de la Constitution n’est pas prévue. On est en face d’un problème politique », a fait remarquer l’ex président du Parti Ivoirien des Travailleurs (PIT), avant d’interroger.  « Mais comment va-t-il engager cette initiative, tout seul, sollicitant l’avis de l’Assemblée nationale, réunissant un collectif de partis politiques, les membres de la société civile … ?

La question reste ouverte. Le point de savoir s’il faut procéder à la révision de la Constitution ou s’il faut adopter une nouvelle constitution pourrait faire l’objet d’un référendum. »

Le professeur Martin Bleou qui était également présent à ce cadre d’échange avec la presse, a déclaré qu’il ne trouvait plus la nécessité de modifier l’article 35, après le dernier arrêté du président du Conseil Constitutionnel, Mamadou Koné avant la présidentielle de 2015.

« Il suit de ce qui précède qu’apparemment l’article 35 de la Constitution ne pose plus problème, le juge constitutionnel l’ayant purgé du venin que l’on y avait décelé. C’est dire qu’il est aujourd’hui difficile d’admettre que les exigences de la réconciliation nationale imposent la révision de l’article 35 de la Constitution », a indiqué l’ancien président de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO).

Des interrogations demeurent sur le continu du projet de la reforme constitutionnelle, annoncé avant fin 2016 par le chef de l’État Alassane Ouattara.

Bertrand BOUKAKA