Les prostituées chinoises débarquent à Paris

Jusqu’à présent, les femmes africaines ou « filles de l’Est » : yougoslaves, russes, roumaines, … arpentaient les allées du Bois de Boulogne, et les rues chaudes de Paris. Et voilà que la Chine, après les jouets, et le textile, les pièces détachées et la restauration, les cuirs et les fourrures, se met à exporter ses « filles de joie ».

Les travailleuses du sexe ne se contentent pas du petit carré de bitume, comme leurs « collègues », mais remontent et descendent les rues pour éviter de se faire repérer.

Elles sont discrètes, sans jupes courtes, ni décolleté, et sont enveloppées dans de longs manteaux, qui les font se confondre avec des mères de famille « lambda.

Quant à leur vocabulaire il se résume à quelques mots de français, liés à leur « profession ». Elles sont nombreuses à exercer, dans les rues de la Capitale française et plus précisément à Belleville, le 77ᵉ quartier administratif de Paris situé dans le 20ᵉ arrondissement.

Ces femmes, âgées de 35 à 50 ans, émigrent très tard vers la France. Elles arrivent grâce à des réseaux de passeurs, qui leur soutirent entre 10. 000 et 15. 000 euros, mais elles ne sont pas destinées au « trottoir » directement, elles y viennent progressivement.

Une Chinoise de 42 ans raconte : «J’ai quitté la province de ShinTao, en 2013. Les faillites d’entreprises se multipliaient et je n’avais pas de travail. On m’a alors dit qu’il y avait la possibilité de venir en France. A mon arrivée, j’ai rapidement trouvé une place de nourrice, grâce à quelques relations. Mon patron a cherché à abuser de moi, et j’ai dû partir au bout d’un mois. Quand je me suis retrouvée sans le moindre argent pour vivre, mes colocataires m’ont dit que le plus simple serait de chercher un travail dans la rue ».

« Un travail dans la rue », c’est ainsi que les femmes chinoises qui se prostituent en France nomment leurs pratiques. Le mot prostitution, est d’ailleurs banni de leur vocabulaire, trop stigmatisant en langage chinois.

L’un des nombreux problèmes que rencontrent ces femmes chinoises, c’est bien la concurrence des autres prostituées.

Les tarifs pratiqués par les prostituées chinoises étant bien inférieur à ceux pratiqués habituellement : entre 20 et 40 euros pour une « passe ».

Comme on peut le constater, le plus vieux métier du monde a encore de beaux jours devant lui en France. Et le secteur recrute à la pelle.

Un choix de vie difficile pour nombreuses. Sans métier, engluées dans des difficultés familiales, seules pour élever leurs enfants, quand on a que son corps comme capital.

La vraie menace pour les clients, c’est « la peur que ça se sache ». Le profil type du client ? Des hommes mariés ou en couple issue de toutes les catégories socio-professionnelles.

Une nouvelle norme de comportement est donc nécessaire pour transformer les mentalités.

Si on pouvait vraiment les aider à exercer un autre métier, elles ne se prostitueraient pas.

Jean-Jacques Jarele SIKA