Congo : Trois trafiquants d'ivoire arrêtés à Owando

Trois personnes soupçonnées d'avoir écoulé les défenses de plusieurs éléphants depuis de nombreuses années, ont été arrêtés le 14 septembre 2017, à l'issue d'une enquête menée clandestinement par des défenseurs de la faune sauvage à Owando, chef-lieu du département de la Cuvette (nord).

Ngassaï Léandre, Konga Daniel et Konga Jacques, tous de nationalité congolaise, ont été interpellés dans le cadre d'une opération qui a conduit à l'arrestation de six pointes d’ivoire pesant au total 30 kg.

Les trois personnes dont les âges oscillent entre 25 ans et 60 ans, vivraient exclusivement du trafic d'ivoire.

L’un de ces hommes serait un commerçant qui circule sur toute l’étendue du territoire national pour acheter les ivoires auprès des braconniers afin de les revendre auprès de sa clientèle. Il serait aussi un sculpteur d’objets en ivoires. Les deux autres (père et fils) seraient des fournisseurs de ces produits, qu’ils trouveraient après avoir massacré des éléphants dans les forêts de la Cuvette.

Ces trois présumés ont tous reconnu les faits qui leurs sont reprochés. Ils encourent des peines allant jusqu’à cinq (5) ans d’emprisonnement ferme.

Le braconnage a pris de l'ampleur ces dernières années en Afrique sub-saharienne, où les réseaux criminels ciblent les éléphants pour leur ivoire et les rhinocéros pour leurs cornes.

Le nombre d'éléphants braconnés est passé de 11.500 en 2010 à 17.000 en 2012 dans les zones surveillées par le Programme de suivi de l'abattage illégal des éléphants (Monitoring the Illegal Killing of Elephants, MIKE) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.

Le Congo détient la plus grande superficie de forêt tropicale certifiée en Afrique centrale, soit 2,5 millions d'hectares sur 4 millions qui peuvent prétendre aujourd'hui au label FSC (Forest Stewardship Council). Il accueille donc plus de la moitié des éléphants de la forêt du continent.

Avec des prix qui atteignent 60.000 dollars pour la corne de rhinocéros et 2.000 dollars pour l’ivoire, les profits à réaliser sont tellement juteux que de plus en plus, le commerce illégal de produits tirés de la faune sauvage est l’œuvre de groupes criminels présents dans tous les pays du monde.

Aujourd’hui, le crime sur la faune sauvage est devenu une grave menace pour la souveraineté et la stabilité de certains pays africains.

Malgré les mesures décisives prises par le gouvernement congolais pour restaurer l’ordre, force est de constater que le Congo ne peut résoudre ce problème seul.

Pour arrêter ce trafic illicite, il faut renforcer de plus en plus des institutions chargées de la faune sauvage et de l’application de la loi.

Germaine Mapanga