Insolite : Parfait Kolélas « discute » mystiquement avec son père mort en 2009

D’aucuns pourraient trouver cette histoire de morbide. En invoquant les mânes des ancêtres, le président de l’UDH-Yuki, Guy-Brice Parfait Kolélas « discute » mystiquement et régulièrement avec son père Bernard Kolélas, « Yâ Kolins » pour les intimes, né en 1933, et mort jeudi 12 novembre 2009, à Paris des suites d'une maladie.

«Les chrétiens ne parlent-ils pas au Christ vivant ? N’est-il pas vrai que, quand une personne entre en transe, elle peut communiquer avec les esprits et recevoir des messages des anges, ou des ancêtres ? Je crois en la réincarnation et aux dieux de nos ancêtres. Si je vous disais tout ce que je sais, on dirait que Brice Kolélas est devenu fou ou un gourou », a déclaré le président de l’UDH-Yuki, Guy-Brice Parfait Kolélas à Jeune Afrique.

Bernard Kolélas a été une figure de proue de la vie politique de la République du Congo. Opposant au marxisme-léninisme, il avait fondé son parti, le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), peu avant l’ouverture de la République du Congo au multipartisme en 1991.

Candidat malheureux à l’élection de 1992 remportée par Pascal Lissouba mais élu maire de Brazzaville la même année, il avait pris une part active avec ses miliciens Ninjas à la guerre civile qui a déchiré le Congo entre 1993 et 1994.

Un temps médiateur lors du conflit qui a ensuite opposé en 1997 les forces de Lissouba à celles de Denis Sassou Nguesso, il avait été nommé Premier ministre par Lissouba en septembre 1997.

Il avait dû s’exiler quelques semaines plus tard, après la victoire des milices de Sassou Nguesso, puis avait été condamné par la justice congolaise pour "crimes de guerre" et bénéficie, quelques années plus tard, d’une amnistie, à l’occasion de son retour d’exil, après le décès de son épouse.

Le MCDDI a conclu un accord électoral avec le président Denis Sassou Nguesso pour gouverner ensemble.

Et Guy-Brice Parfait Kolélas doit donc son expérience en matière de gestion de la chose publique au président de la République Denis Sassou Nguesso, qui avait signé le décret le nommant ministre de la République.

Depuis, il a toujours dit au chef de l’État qu’il aspirait à diriger le Congo, conformément au legs de son père. Comme quoi en Afrique, les "morts ne sont pas morts".

Germaine Mapanga