Congo : Policier et chauffeur règlent le différend routier au pugilat

Pour avoir été arrêté une fois de plus par le même policier, un chauffeur et un agent de la circulation routière en sont venus aux mains sur le boulevard Denis Sassou Nguesso.

Boulevard Denis Sassou Nguesso, à quelques encablures du passage à niveau dit de Maya-Maya, la scène à laquelle assistent les passants leur semble surréaliste.

Entre les propos « tant que je suis à la circulation, avec moi, tu vas voir » du policier dont le matricule 262 s'affiche en gros dans le dos et « tu ne peux pas me ''mvouquer'', avec moi, je vais oublier que tu es policier » du chauffeur, ce fut jeux de mains, jeux de vilains.

Aux dires du chauffeur, le policier aurait maintes fois tenté de le rançonner en vain, en dépit du fait qu'il aurait détenu par devers lui le dossier du véhicule, lors d'une première interpellation pour un défaut constaté sur le véhicule.

À un autre passage au même endroit, le même policier a tenté de verbaliser le même chauffeur à bord du même véhicule pour la même infraction au code de la route, la réparation de l'objet de l'infraction constatée précédemment n'ayant pas été effectuée entre-temps.

Le chauffeur de bus qui a vu en cette nouvelle interpellation un acharnement n'a rien trouvé d'autre que de régler son compte au policier, en lui infligeant une bonne raclée qui lui passerait une fois pour toutes l'envie de l'arrêter à nouveau. Surtout, martèle t-il, « si c'est l'argent que tu cherches, avec moi, tu n'auras rien, tes enfants vont mourir de faim, voleur ! ».

"impoli, tu vas voir!" "jamais, tu vas voir toi-même, voleur"

Touché dans son amour propre, oubliant qu'il est en service, le policier n'a eu d'autre moyen pour laver l'affront subi, que de « corriger ce chauffeur impoli », dit-il a son collègue qui tente de le raisonner.

Entre outrage à agent pour l'un et manque de maîtrise pour l'autre, tous deux ne sont pas du tout exempts de reproche.

Puissent la loi et les textes en vigueur être appliqués.

Bertrand BOUKAKA