Congo – Environnement : Des restaurants de fortune dits « malewa » côtoient les poubelles à Brazzaville

On ne les compte plus, ces restaurants de fortune dénommés « malewa » situés aux abords des avenues, à Brazzaville et dans les autres grandes villes du pays. De jour comme de nuit, ils proposent des plats cuisinés aux passants aux ouvriers et travailleurs ou aux soldats des environs. Seulement, dans la plupart des cas, la salubrité des abords immédiats desdits restaurants n'est pas exempte de tout reproche.

Une table coincée contre un mur de clôture, à même la route. Des récipients et des marmites y sont posés. Ils contiennent des plats cuisinés qui sont proposés aux clients.

À coté de la table, un banc reçoit les clients qui décident de se restaurer sur place. D'autres choisissent d'emporter leur plat.

La dame s'affaire à servir sa clientèle. Des hommes pour la plupart, des habitués des lieux.

Devant les passants indifférents, ils avalent à pleines bouchées leur nourriture, commentant la qualité des mets du jour ou revendiquant la réduction du morceau de manioc proposé au prix habituel.

Ici, les prix sont presque à la portée de toutes les bourses et le service est rapide, car c'est du tout cuit.

Même si cette façon de se restaurer « à la va-vite » est entrée dans les habitudes des congolais aux revenus modestes, parfois, les tenants de ces « restaurants » ne tiennent pas compte de la propreté des lieux.

Qu'importe si le restaurant côtoie les poubelles ou que le sol est jonché d'immondices. On fait avec, tant que cela n'incommode pas les clients.

Une poubelle "Averda", devant les plats proposés. Tout semble "normal".

Qu'importe si les mouches qui volent se déposent sur la nourriture. On les chasse simplement du revers de la main.

Que dire de la poussière soulevée par les véhicules et les passants et qui se dépose sur les aliments à peine couverts, leur donnant parfois un arrière goût d'argile. Personne ne s'en émeut. « C'est normal, on ne peut rien faire contre cela », dit-on.

Les plus radicaux vont jusqu'à soutenir que « le noir ne meurt pas de microbes ». Pourtant...

Depuis un certain temps, on note une réelle augmentation des cas de fièvre typhoïde dans les grandes agglomérations congolaises. Or tous les médecins mettent en garde sur ce que la fièvre typhoïde est causée par des bactéries qui prolifèrent dans des zones où les conditions d'hygiène sont défectueuses.

Le danger est encore plus grand, lorsque ces zones aux conditions d'hygiène défectueuses servent de restaurant.

Voila qui peut bien être une contamination à la source pour de nombreux adeptes des restaurants « malewa ».

Bertrand BOUKAKA