Restriction budgétaire et crise économique au Congo : Tous les chantiers à l’arrêt

Chantiers en panne, dispersion d’efforts et promesses non tenues vis-à-vis des partenaires nationaux et internationaux, si l’Etat assure avoir commencé à payer ses factures, de nombreuses entreprises nationales et étrangères déplorent l’accumulation d’impayés, qui ont causé l’arrêt de la plupart des gros programmes immobiliers, publics comme privés, qui avaient été engagés dans le centre de Brazzaville, la capitale congolaise.

Les vacances estivales n'empêchent pas les autochtones et les touristes de passage à Brazzaville de remarquer que certains travaux entrepris sont plongés dans un profond sommeil, que d'autres programmés stagnent et que d'autres encore, très attendus, tardent à voir le jour. Restriction budgétaire et crise économique obligent.

Depuis 2016, les seuls ouvrages réalisés ou en voie de finalisation sont les tours jumelles à Mpila et la tour du siège de la Banque sino-congolaise pour l’Afrique (BSCA), en centre-ville, avenue du Cardinal-Émile-Biayenda – un chantier entièrement financé par la BSCA et réalisé par China State Construction and Engineering Corporation. Les autres sont stoppés.

Si le gouvernement tient mordicus à rassurer les populations de ce que «les caisses sont au beau fixe», pour de nombreux observateurs, malmenée depuis ces dernières années sans qu’aucune réelle politique de diversification ne soit initiée, «l’économie (congolaise) s’inquiète» et tend à vaciller. Et cette inquiétude émane de la dette de l’Etat vis-à-vis des entreprises.

A Brazzaville comme à l’intérieur du pays, plusieurs chantiers et projets sont à l’arrêt pour des problèmes de «financement», dit-on.

Une situation que le gouvernement tente désespérément de cacher mais que n’a pas niée le président de la République, Denis Sassou Nguesso qui a reconnu récemment, dans son discours à l'occasion de la célébration du 57eme anniversaire de l'indépendance du Congo, que « le pays connaît des difficultés certaines. Ces difficultés gagnent le champ économique en général. La situation macroéconomique ne cesse de se dégrader. Tous les secteurs de l'économie nationale sont touchés par la récession ».

De part cet état de fait, l'État est désormais en panne de payement comme l'illustrent déjà les retards de salaires dans certains secteurs.

En dépit de la situation économique difficile, le président congolais se veut rassurant. Aussi, souligne-t-il que la situation du pays est préoccupante mais, il n'y a pas de désastre insurmontable. Il n'y a pas de faillite ni de banqueroute.

Denis Sassou Nguesso entend y remédier en comptant sur l'apport de tous, mais aussi celui d'un gouvernement efficace, afin de mettre la machine du pays en marche vers le développement.

De nombreux partenaires tels le FMI se sont engagés à accompagner le Congo pour sortir de cette situation. Un programme avec le FMI entrera en vigueur d’ici peu pour sortir le pays du bourbier du désespoir.

Germaine Mapanga