Congo – Aéroport de Brazzaville : Avions Ecair, deux « tombes ailées » sur le tarmac

Deux avions de la compagnie Ecair ornent désormais le tarmac de l'aéroport international de Maya-Maya. Dire qu'il y a encore si peu, cette compagnie déployait majestueusement les ailes du Congo.

Il sont là, immobiles sur le tarmac de l'aéroport de Brazzaville. Deux avions, vestiges de la défunte compagnie aérienne nationale qui hier encore faisait la fierté des congolais de par le monde, dans les pays de desserte tout au moins.

Positionnés comme pour embarquer ou débarquer des passagers, les deux aéronefs ne manifestent malheureusement aucun signe de vie. Il sont là, comme des cadavres momifiés, gardant leur superbe désormais sans saveur.

Dieu seul sait si ces avions sont en « hibernation », et pourront revenir à la vie, à travers la compagnie qui reprendra du service, le cas échéant. Une hypothèse très peu probable, l'État ne pouvant plus être saigné à souhait, pour renflouer un gouffre à milliards, du fait que lui-même accuse une crise financière sans précédent.

Mais, sans préjuger des connaissances en aéronautique, l'immobilisation de ces avions ne les dispose t-elle pas à une dégradation irréversible ?

Sans interférer dans le dossier de liquidation ou du contentieux salarial, pourquoi la direction d'Ecair, ou ce qu'il en reste ne ferait-elle pas louer ces avions aux compagnies installées au Congo. Cela aurait l'avantage d'engranger quelques dividendes, et de maintenir la flotte en état de voler.

Le nouveau ministre des transports et de l'aviation civile Fidèle Dimou, devrait prendre cette question à bras le corps, car c'est l'argent du contribuable congolais qui est ainsi immobilisé, avec des risques que nul ne peut présager.

Entre-temps, les voyageurs congolais de passage par Brazzaville s'offrent un spectacle plein de mélancolie, comme devant le cadavre d'un parent disparu.

Et les commentaires sur la mauvaise gestion des compagnies d'État, notamment Ecair, se transforment soudain en un « requiem » exprimant l’amertume.

Que l'air du ciel lui soit léger.

Bertrand BOUKAKA