Congo – Pénurie de carburant : Le ministre Thystère Tchicaya a tenté de se justifier devant le sénat

Le ministre des Hydrocarbures s'est expliqué le 10 avril au Sénat sur les difficultés d’approvisionnement en carburant à Brazzaville et Pointe-Noire. Un problème logistique, rien d'autre.

Jean Marc Thystère Tchicaya s'est défendu d'être en situation d'échec par rapport aux précédentes promesses jamais tenues. Il trouve ailleurs les raisons la pénurie et se veut rassurant.

« Un certain nombre de personnes de mauvaise volonté ont spéculé sur l’arrêt d'activités à la CORAF et sur une pénurie des produits pétroliers dans la ville de Pointe-Noire et nos compatriotes se sont précipités dans les stations, ce qui a créé des files d’attente. Mais à Pointe-Noire, nous n’avons aucun problème de produits.  Nous venons d’augmenter les capacités de stockage au Port autonome de Pointe-Noire et les stocks en matière de produits raffinés entendus essence, gas-oil et autres Kérosène » a expliqué le ministre.

Pour Brazzaville, le ministre a reconnaît que les capacités d’approvisionner la ville sont minimes suite à la paralysie du CFCO avec ses wagons-citernes qui ont une capacité de 158 m3.  Ce qui oblige à recourir à des convois d’une centaine de camion-citerne d’une capacité d’à peine 30m3 avec tous les risques que cela comporte.

Pour pallier cette difficulté, l’État est obligé d’alimenter la ville par des importations de carburant de Kinshasa en RDC.

Quant au Gaz, Jean Marc Thystère Tchicaya a informé les sénateurs de ce que l’État a fait recours aux services d’un butanier qui arrive dans les brefs délais à Pointe-Noire pour distribuer le Gaz grâce à une subvention de l’État au différentiel.

Des mesures sont entreprises pour que le butane produit par Nkossa revienne entièrement aux ménages congolais. Actuellement, seuls 20% de cette production qui reviennent à l'État dans le cadre du partage de production sont traités par la CORAF et mis à la disposition des ménages. Une quantité insuffisante.

À propos du différentiel, le ministre a instruit les sénateurs de ce que l'État subventionne les produits pétroliers à l'import afin que le différentiel des prix sur le marché international ne soit pas impacté sur le consommateur congolais, tout en garantissant aux entreprises importatrices leurs marges bénéficiaires.

Désormais, la situation financière du pays ne permet plus de soutenir cette ardoise. Des mesures sont à l'étude afin de trouver les solutions convenables qui s'imposent à tous, importateurs et consommateurs.

Bertrand BOUKAKA