Afrique Centrale – CEEAC : Les échanges intra-régionaux restent faibles

Selon les experts de la communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), le commerce intra-régional reste un potentiel sous exploité. Dans cette partie du continent qui compte pas moins de 160 millions d’habitants, répartis sur 6,6 millions km2, les transactions commerciales entre États représentent 1,5 milliard de dollars, soit 2% du total des échanges de la région.

D’après le rapport sur les défis et perspectives du commerce en Afrique centrale, «la région Afrique centrale devrait constituer un marché important pour les États membres dont les économies subissent de plus en plus les effets négatifs des chocs exogènes au point d’entraver leurs objectifs de développement».

À l’analyse, poursuit le rapport, «les échanges intra-communautaires sont non seulement marginaux mais aussi peu diversifiés».

En observant de près la situation, l’on se rend compte que deux pays affichent une dimension communautaire dans leurs transactions commerciales avec les autres États : le Cameroun et le Guinée équatoriale.

Pour le premier, dont l’économie est plus diversifiée, le taux d’échanges intra-communautaires s’élève à 30% ; tandis que pour le second, ses exportations ne reposent que sur les hydrocarbures et ne plafonnent qu’à 10%.

«Par ailleurs, entre le Congo, le Gabon et l’Angola se développe un important trafic autour des matériels de transport maritime et des plateformes pétrolières qu’on n’assimile pas toujours au véritable commerce. Ceci explique pourquoi ces pays réalisent les plus importantes importations : 25% pour le Congo, 25% pour l’Angola », relève le rapport.

Pour la CEEAC, «l’offre exportable de la sous-région reste encore dominée par des produits de rente. Les produits manufacturés qui font l’objet d’un commerce régional sont encore très peu compétitifs.

Dans un tel contexte, souligne le rapport, il existe très peu de complémentarités en termes d’offre pouvant générer un flux important de commerce».

Au-delà de la faiblesse de la base exportable, la CEEAC doit relever les défis de l’opacité et de l’accès irrégulier à l’information commerciale, la non application des dispositions communautaires, des surcoûts importants sur les transactions commerciales ou encore la faible productivité des entreprises de la région.

Bertrand BOUKAKA