Pointe-Noire : Zao s’offre le hall de l’IFC pour ses 35 ans de carrière sur scène

L’artiste congolais de renommée internationale, Casimir Zao va fêter ses 35 ans de carrière musicale à l’Institut français du Congo (IFC) de Pointe-Noire, la capitale économique Congolaise.

Avant tout, c'est l'humour qui caractérise le style de Zao. Mais plus qu'un simple amuseur, Zao est un révélateur des maux et des problèmes de son continent. Par le biais du rire et de l'ironie, il fait passer un message politisé et profondément ancré dans son époque.

C'est le 24 mars 1953 que naît Casimir Zoba à Goma Tsé-Tsé. La musique fait partie de son enfance puisque son père est un grand amateur de sanza, sorte de petit piano à touches métalliques.

Comme de nombreux enfants en Afrique, Casimir fait son éducation musicale dans les chorales religieuses et les ballets traditionnels dès l'âge de 12 ans. C'est une révélation puisqu'au lycée, il devient membre de plusieurs groupes et ensembles dont les Adhérents ou les Gloria.

Son enthousiasme pour la musique est tel que ses parents trouvent que les études y perdent un peu.

De 1973 à 1975, Casimir dit Zao chante dans la très chrétienne chorale de l'Eglise des Trois Martyrs, histoire de le remettre un peu dans le droit chemin.

« La guerre, ce n’est pas bon. Avec elle, tout le monde est cadavéré. » Ainsi chantait Zao en 1984, dans « Ancien Combattant », un air devenu culte, qui aurait pu servir d’hymne au mouvement altermondialiste.

Sorti chez Mélodie, cet album antimilitariste, avec ses chansons à textes et son « humour noir », connaît un accueil inédit. Le public occidental, réputé réfractaire aux rythmes enlevés du soukouss ou de la rumba, se laisse séduire.

Zao voyage beaucoup et vend des disques. Son spectacle est accueilli avec bienveillance dans tout l’espace francophone. La presse fait de lui une sorte d’icône, entre Brassens, Fela et Salvador.

Plusieurs années après, le chanteur a-t-il pour autant profiter de ses lauriers ? Pas si sûr.

Aujourd’hui installé à Brazzaville, il estime avoir été « pressé comme un citron et volé par ses producteurs et amis ».

Très amer à propos de ce qu’il considère, à raison, comme « un gâchis », Zao n’a pas pour autant perdu son enthousiasme et sa voix.

Jean-Jacques Jarele SIKA